nft et jeux vidéos

NFT et jeu vidéo : au cœur du débat

Au vu de l’engouement et des sommes générées par les NFT ces dernières années, les géants des jeux vidéo voient une porte d’entrée vers cette nouvelle technologie. Associer NFT et jeux vidéo serait un moyen de se diversifier et d’encaisser de nouveaux revenus. Cependant, cette révolution ne fait pas l’unanimité dans le monde du gaming.

Qu’est-ce que le NFT ?

Un NFT, « Non-fungible Token” en anglais, signifie “jetons non-fongible”. Il permet d’acheter un fichier numérique via un certificat d’authenticité unique. Il peut s’agir d’une image, d’un GIF, d’une vidéo, d’un morceau de code ou d’un élément dans un jeu vidéo.

Ce n’est plus l’objet physique d’art qui est acheté (comme une toile), mais le fichier numérique. La blockchain inscrit le certificat de propriété unique, de la même manière que les échanges virtuels de crypto-monnaies (dont le bitcoin).

Le prix d’un NFT repose sur l’offre, la demande et notamment la rareté. Ainsi, le prix peut être de quelques centimes ou bien plusieurs dizaines de millions de dollars.

On peut évoquer les dessins numériques de singes, nommées “Bored Apes”, vendues plus de 300 000 dollars l’unité. La collection compte 10 000 pièces, chacune ayant ses propres caractéristiques et ses couleurs. Il y a également l’image d’un Tweet vendu 2,9 millions de dollars.

Alors évidemment, au vu des montants, de nombreuses entreprises voient un très large potentiel dans cette technologie numérique, l’avenir de l’industrie du game. Dans ces entreprises, il y a celles des jeux vidéo, qui souhaitent participer à ce nouveau marché et y voient une autre forme de source de revenus.

Fonctionnement des NFT dans les jeux vidéos

L’industrie des jeux vidéo représenterait 300 milliards de dollars et 2,7 milliards de joueurs à travers le monde. Des chiffres en pleine croissance et qui prévoient de ne pas s’arrêter là. Les géants des jeux vidéo comme Zynga, Ubisoft, ou Square Enix y voient donc une porte d’entrée dans une nouvelle ère numérique.

Dans les jeux vidéo, le principe du NFT est théoriquement plutôt simple.

Aujourd’hui, si un joueur souhaite débloquer des éléments appelés “objets cosmétiques” (armes, munitions, équipements ou personnages), il doit réaliser des missions, une histoire ou payer.

Le NFT intègrent la notion de certificat d’authenticité dans la blockchain, au travers de ces objets cosmétiques. C’est-à-dire que les joueurs peuvent acheter ces éléments (généralement en crypto monnaie), uniques et inscrits dans une blockchain. Puis, en fonction de l’offre, de la demande et de la rareté de cet élément, le joueur peut les revendre à d’autres.

Auparavant ludiques et divertissants, ces éléments peuvent être source de spéculation dans l’avenir, comme sur un marché financier. Les joueurs peuvent faire des plus-values sur la revente de ces objets.

Le concept de P2E, pour play-to-earn, prend tout son sens : inciter à jouer pour une contrepartie financière. Cependant, les cosmétiques peuvent perdre de la valeur si personne n’est intéressé ou si le jeu perd de son intérêt dans le futur, auprès des différents acteurs.

Une révolution désapprouvée par les gamers

Le premier à avoir sauté le pas en intégrant ces jetons dans son jeu vidéo est Ubisoft dans sa plateforme Quartz. Tom Clancy’s Ghost Recon Breakpoint intègre des éléments cosmétiques uniques, numérotés et en quantité limitée, à acheter en cryptomonnaie, que les joueurs peuvent utiliser pendant le jeu.

Le concept a suscité tellement de mauvaises critiques qu’Ubisoft a retirés sa publicité de présentation de quelques minutes. Cependant, le géant se défend en indiquant vouloir attirer principalement de nouveaux utilisateurs et acteurs. Également, la majeure partie des salariés et développeurs ne partagerait pas ce point de vue et serait en contradiction avec la direction que prend Ubisoft.

GSC Game World n’a pas eu cette détermination. Après l’annonce du nouveau jeu S.T.A.L.K.E.R.S.2 : Heart of Chernobyl, prévu pour cette année, ce jeu de tir élaboré en Ukraine prévoyait d’intégrer des NFT dans cette nouvelle version. Cependant, 24 heures après l’annonce, la compagnie s’est ravisée.

La grande déception et les retours très négatifs de leurs joueurs leur ont fait faire marche arrière. Un mauvais test et publicité pour l’éditeur.

Le monde virtuel du Metavers se prépare également à inclure les NFT. Le groupe Meta (anciennement Facebook), souhaite créer un monde parallèle, accessible à l’aide d’un casque de réalité virtuelle. Les utilisateurs pourront se balader via leur avatar, dans le Metavers.

Un monde et une histoire totalement fictifs ou les NFT seront des objets à acquérir en crypto monnaies, comme un tableau à afficher dans sa propriété virtuelle ou une tenue vestimentaire pour aller dans des restaurants virtuels du Metavers.
Des experts alertent également sur les dangers :

  • écologiques : une transaction génère une grande quantité d’énergie.
  • réglementaires : aucune loi internationale n’encadre ces transactions et aucune vérification d’âge n’est faite avant un achat
  • blanchiment d’argent : aucune vérification de provenance du cash.